J’AI TENDU MES MAINS

J’ai plongé mes mains dans le torrent glacé,
Mais la truite plus vive s’est échappée.
Je n’ai gardé que le froid
Sur le bout de mes doigts. 

J’ai trempé mes mains dans la vague déferlante
Mais elle s’est vite retirée, méfiante.
Je n’ai gardé qu’un peu de sel
Tandis que l’eau ruisselle. 

J’ai frotté mes mains dans un rayon de soleil
Où tournoyaient les abeilles.
Je n’ai gardé qu’un peu de chaleur
Sur ma peau, éphémère bonheur. 

Alors, j’ai tendu mes mains vers lui.
Il ne s’est pas enfui,
Mais y déposa son amour
Qui s’y trouve toujours 

Jacqueline de Voogd-Raynaut

(Grenoble – Francia)